« On grandit lorsqu'on est malade ou lorsqu'on souffre, lorsqu'il faut faire face à une perte douloureuse. On grandit si l'on ne se met pas la tête dans le sable, mais au contraire si l'on accepte la souffrance en essayant de la comprendre, non pas comme une malédiction, mais comme un cadeau fait dans un but précis »
Elisabeth Kübler-Ross, médecin

Pour me connaître, il faut lire, ''Entre les ligne '', juin 2009

mercredi 15 juillet 2009

Partage des tâches...



Depuis la maladie, j'ai beaucoup de difficulté à entretenir la maison, mon mari en fait beaucoup,
en plus des tâches ménagères, il y a les petites réparations courantes à faire...

Il fait beaucoup plus que sa part... Il ne s'en plaint pas, c'est une étape,
et il attend mon retour à la santé patiemment, quotidiennement, amoureusement.

Mais je me console, il a de l'aide ... !!!






photo de D.D.

lundi 6 juillet 2009

Rien n'arrive pour rien...



En décembre 1982, ma Grand-Mère décédait.


Juliette

Juliette Charbonneau

Juliette Charbonneau Gauthier


J'aimais beaucoup ma Grand-Mère. C'était une femme fière, belle, gracieuse.

Elle était toujours chic, toujours coiffée, tirée à quatre épingles...

Souliers à talons hauts, bas de soie et ses robes, toujours élégantes,

souvent faites par elle-même, elle était une très bonne couturière, toujours parée de beaux bijoux.

Elle était rousse, sa peau était blanche, taches de rousseurs, toute douce et sentait toujours bon.


Petites, elle nous cousait des robes, parfois dans du tissus neuf,

parfois dans de vieux rideaux récupérés, collets crochetés,

parfois dans de ses vielles robes, nous étions toujours très belles moi et ma soeur.


Elle tricotait, tuques, mitaines, foulards. Crochetait châles, dessus de tables,

centres de tables, etc...


Elle a beaucoup travaillé de ses mains, nous en avons eu des mitaines et des foulards.

Et personne n'avait de si belles robes.


J'ai à la maison un châle, une tuque et un foulard. J'ai aussi des taies d'oreiller brodées.


Quand on allait chez elle, je passais des moments à admirer ses figurines Royal Dalton,

ces petits bouquets de fleurs de porcelaine que l'on voit aujourd'hui

chez Birk's ou chez McIntoch & Watt's dans ces cabinets vitrés barrés.


Elle nous servait des chocolats en boîte qui venaient de chez un chocolatier,

et avait des bonbons dans un bol de cristal sur pied.


Elle nous servait de la soupe venant d'une magnifique soupière blanche

décorée d'un paysage bleu, un château entouré d'eau. La soupière est chez moi.


Il y avait le piano et le métronome, ce n'était pas un jouet,

mais parfois on pouvait le mettre en marche et l'écouter et le regarder.


Tout le décor chez Grand-Maman était impressionnant, les cadres or avec du velours

et au centre, une petite porcelaine, une belle dame ou une belle scène,

de belles petites assiettes, encore de jolies demoiselles des temps anciens,

des bibelots peints à la main délicatement bordés or, de la porcelaine de Limoges...


On apprenait à bien se tenir chez Grand-Maman, elle était si fière de nous.


À l'adolescence, moi et elle avions les deux mêmes bracelets au poignet droit,

elle en or et moi en argent, j'en ai encore un que je porte aujourd'hui.

Nous les cognions ensemble et trouvions ça comique.


Quand j'ai eu mon premier travail, je lui ai acheté plusieurs petites choses

dans une boutique près du lieu où je travaillais, c'était de l'art, rien comparé à ce qu'elle avait,

mais elle appréciait beaucoup.


Les dernières années de vie de Grand-Maman n'ont pas été faciles,

elle a été en chaise roulante paralysée d'un côté, elle a perdu l'usage de la parole.

Je ne me souviens pas le temps que ç’a duré...


Son langage ressemblait un peu à ceci... titutituutituuiti, mais ici et là sortait

clair comme de l'eau de roche un... HA MON DOUX SEIGNEUR...


Mais elle parlait beaucoup, même si je ne comprenais pas, parfois elle en riait,

parfois elle s'en frustrait.


Nous allions passer des week-ends moi et Maman, j'étais très près de Grand-Maman,

elle était diabétique, nous le savions, mais à ce stage, nous lui apportions des chocolats

de la chocolaterie, des pâtisseries, et nous lui donnions son petit verre de 7 up qu'elle aimait tant.

Je crois que c'était 7 up et non Sprite, je ne me souviens plus vraiment.

Ça venait en toute petite bouteille, elle le prenait dans un tout petit verre.

Comme son verre d'eau qui venait de la carafe du frigo...


J'ai dans ma chambre à coucher les premiers meubles que mes Grands-Parents ont achetés en se mariant.

Mon mari les a restaurés. J'ai de ces petites assiettes décoratives, des petits cadres,

et plusieurs autres objets décoratifs ayant appartenu à ma Grand-Mère,

dont une chaise, ma chambre est vraiment pour moi très spéciale.


Je suis une grande romantique et tout ce qui a appartenu à Grand-Maman,

ou a Maman, est important pour moi, car une histoire s’y rattache et

je crois, que ce le sera aussi pour mes enfants...


J'ai eu le temps de lui dire que j'étais en amour, que j'étais certaine d'avoir trouvé

mon meilleur ami pour la vie, et que ce serait un papa extraordinaire, je le savais.

Je me souviens de la réaction lorsqu'elle a vu la photo, elle n'a pas aimé,

elle trouvait qu'il avait l'air trop vieux, c'était la moustache.

J'ai dû la convaincre que c'était un homme merveilleux. Et tout ce temps, elle me parle

et me parle, je lui répète que je ne comprends pas, elle comprend, parfois elle en rit,

parfois elle en pleure...


Souvent, durant ces visites, elle m'emmène dans sa chambre, me fais ouvrir différents tiroirs

de son meuble de monsieur, et sortir des boîtes ou des paquets.

Elle me montre ses choses, des choses précieuses, qu'elle garde dans du papier de soie bleu.

De belles sacoches de soirée, en satin ou en soie, parfois perlées, des foulards de soie,

des collets de dentelle, des châles, des gants de toutes les couleurs de très grande qualité.

Que de belles choses! Tout le temps qu'elle me monte ces choses, elle me parle,

comme si je peux comprendre... Puis je remets le tout à sa place. Tel qu'elle me le demande.


Puis une autre visite, elle fait la même chose avec sa garde-robe,

ses belles robes, ses chapeaux dans leur boîte, puis une autre visite, ses bijoux,

elle en avait tellement. Elle me raconte d'où ils viennent, qui les lui a offerts,

le tout sans que je comprenne... Parfois, je réussis à déduire un peu, car elle insiste en mimant.


On passe son bracelet à breloques, combien de fois avons-nous fait le tour des breloques,

leur provenance, leur signification. Une à une revoir les breloques...


Mais jamais elle ne donne rien, tout retournait toujours à sa place.


Puis une journée, elle me conduit à sa chambre, dernier tiroir du bureau de monsieur

en entrant à gauche, un paquet emballé de papier de soie bleu,

elle me parle beaucoup, elle est plus sérieuse, je déballe avec elle,

le premier item est une toute petite capine pour bébé, brodée,

c'est minuscule et magnifique, puis des toutes petites bavettes brodées aussi,

de petits centres de tables, et finalement, je sors du paquet,

la robe de baptême de ma Mère et de mes deux Tantes!


La robe est toute petite, il y a 70 ans les enfants se faisaient baptiser tout de suite,

de nos jours, il faut attendre qu'il y ait assez d'enfants et suivre des cours de préparation, etc...

Donc, la robe, que Grand-Maman a faite elle-même, est toute petite, c'est un petit jupon

puis la robe, elle est beige pâle, avec un petit carré de tulle et du tulle aux manches.

Elle est de toute beauté. C'était merveilleux de voir la robe de baptême de sa Mère...


Grand-Maman, m'a prit les mains comme elle faisait toujours et s'est mise à me parler...

Je ne te comprends pas, tu sais... Je lui ai tellement dit que je l'aimais, mais que je ne comprenais pas...

Cette journée, elle a versé quelques larmes et j'ai remballé le tout.

Lorsque vient le moment de ranger le paquet, elle m'a arrêté,

elle ne voulait pas que je le range, j'ai cru comprendre qu'elle voulait que je le garde,

mais Grand-Maman n'avait jamais rien donné...

J'ai fait venir Maman qui était ailleurs dans la maison afin de voir si Maman

comprenait la même chose que moi et oui, Grand-Maman voulait

me donner la robe de baptême.


Ce fut un peu difficile à comprendre pour tous, puisque Maman avait eu quatre enfants,

ma Tante avait eu une petite fille et jamais Grand-Maman ne s'était séparée de la robe,

et de plus, j'étais la troisième de la famille donc probablement pas la première qui aurait un bébé.


Mais j'étais heureuse, un peu confuse de la façon dont le tout s'était passé,

puisque Grand-Maman avait beaucoup parlé et elle avait pleuré,

mais elle m'avait choisi, c'est vrai que nous étions très proches,

j'allais la voir avec Maman aussitôt que j'avais la chance.


Elle est décédée pas longtemps après, le 28 décembre 1982, je me mariais le 26 octobre 1985.


Le paquet de papier de soie bleu, je l'ai rangé précieusement.


Sarah venait au monde le 12 septembre 1987.


Mais la robe était tellement petite, devait être nettoyée, elle était rangée depuis près de 50 ans, tellement fragile,

et par le temps que nous ayons une date de baptême,

oublions ça, la cocotte n'entre pas dans la robe!


Je me suis souvent demandé ce que je ferais de la robe, de ce merveilleux vêtement

fait à la main avec amour et tendresse, de cette magnifique capine si minuscule...

Aucun enfant ne porterait jamais ces vêtements,

les mettre sur une poupée serait un sacrilège, un manque de respect total

pour ma Grand-Mère... Le paquet resta rangé dans le coffre de cèdre.


Puis Vincent arriva le 15 mars 1989.


En me réveillant de mon anesthésie générale, due à la césarienne d'urgence, la garde me dit,

il est très, très malade... Je le vois dans ses yeux... Je lui demande si elle est catholique.

Elle me répond que oui, je lui demande alors d'aller avec mon mari s.v.p. baptiser mon fils.


Quelques heures après, je réussis à me réveiller assez pour me rendre auprès de lui,

il est plein de tubes, pas moyen de le prendre, de toute façon, je suis prise de nausées,

et trop endormie, amorphe et confuse...


Quelques heures passent, on nous téléphone à la chambre, il faut se rendre auprès de Vincent.

En arrivant, il n'a plus de tube, il est tout enroulé dans une petite couverture,

minuscules bas, minuscule chapeau de laine, on nous le donne,

Vincent est parti, il nous a déjà quitté, il est un ange.


Nous l'avons bercé, pleuré, déshabillé, embrassé, mais sous l'effet de l'anesthésie,

tout se passe trop vite, et nous étions si jeunes, trop jeunes et non préparés.

Jamais nous n’avions imaginé, envisagé...


Que de douleur! Quelle déchirure! Il n'y a pas de mots.


Puis il y a Sarah qui attend son bébé avec impatience, elle ne comprend pas,

elle est triste, voire fâchée...


Et dans une épreuve comme celle l'a, il y a tant de gens a réconforté...

Nous avons dû être si forts...


De retour à la maison, la maison funéraire téléphone, au Québec, le décédé doit être habillé,

bas, et tout, faut apporter des vêtements. Mon mari est allé magasiner, mais de retour découragé,

il n'a rien trouvé digne de son fils, on lui a recommandé d'aller voir dans le linge de « boudchou ».

Si son fils avait vécu, il ne lui aurait pas mis ça sur le dos, alors pas question.


Nous avons pleuré, et moi qui n'arrive pas à me sortir de cet état amorphe, dû à l'anesthésie...


Je me rendors, en me réveillant, j'ai demandé à mon Mari d'aller au coffre de cèdre,

de sortir le précieux paquet bleu, de l'ouvrir et je me suis dit,

Elle, Grand-Maman, ne pouvait pas savoir, mais encore, pourquoi moi?


Peut-être savait-elle, me suis-je dit, voilà, rien n'arrive pour rien...


Je me suis sentie envahie d'une paix intérieure, il sera beau, il sera au chaud, il sera en sécurité. Grand-Maman y veillerait.


J'ai téléphoné à ma Mère, et bien oui, ma Grand-Mère verrait son arrière-petit-fils

arriver au paradis dans la robe de baptême qu'elle avait confectionnée elle-même...


Rien n'arrive pour rien, elle m'a choisi pour recevoir cette robe, et j'en ai eu besoin...


J'aime penser qu'aujourd'hui, Elle veille encore sur moi, avec mon fils qui a 20 ans cette année.


P.-S. Nous avons eu le bonheur d'avoir deux fils en santé après Vincent!




P.-S.2 Il y a quelques années, Sarah me disait que sa fille s'appellerait Juliette.

Elle ne savait pas que Grand-Maman Gauthier telle que je l'ai toujours appelée

se prénommait Juliette. Quelle belle surprise et quel beau cadeau...

(Reste maintenant à lui trouver un homme (chum) digne d'elle!) :)









photo de D.D.

vendredi 3 juillet 2009

Cette source...



Voici un exemple de cette source...

Mercredi soir, fête du Canada, nous nous préparions moi et mon chum à une petite soirée tranquille, film et dodo, travaillant le lendemain. Mon fils le plus vieux arrive avec un chum, puis un autre chum arrive, puis quelques autres, pour se retrouver avec le salon plein de chums se regardant dans le blanc des yeux...

Le plan A pour la soirée était la pêche, le ciel était menaçant, du tonnerre, des éclairs; '' alors les gars, quel est votre plan B ?

Les plans B c'est pour les loosers !

Alors quel est votre deuxième plan A ?

On devrait jouer au jeux des Paysans et des loups-garous... Ouais !

Chacun se souvient y avoir déjà joué, un jour ou l'autre, personne n'a le jeu en main, alors on coupe des cartons on inscrit les personnages sur les cartons et on s'installe...

Mom, Dad, y manque de joueurs... On a besoin de vous allez on vous attend !

C'est un jeu où la nuit, on ferme les yeux, le loup tue sa première victime, la sorcière a le droit de la sauver ou non, ou de tuer une autre victime, au lever du jour, le maître du jeu nous fait ouvrir les yeux, nomme la victime et le loup espère avoir tué un paysan...

De jour, les paysans se consultent, il y a négociations, et décident qui ils tueront et espèrent que ce soit bien le loup et non un des leurs... Encore, la sorcière a le droit si elle ne l'a pas fait d'utiliser sa potion de vie, de sauver la personne, de ne pas agir ou de tuer quelqu'un d'autre, espérant tuer le loup... Si le chasseur est tué, il tue un autre personne... Encore espérant que c'est le loup... Les gens se défendent ! Puis il y a le maire du village qui a deux votes, s'il est tué, il donne ses deux votes, espérant ne pas les donner au loup !

Le tout sur une musique de fond, une musique Celtique que les jeunes qualifient d'écoeurante, de débile, de mentale... N'oubliez pas que dehors, il tonne, il éclaire et la moitié du temps le jeu se déroule les yeux fermés ! Et en plus par moments, il y a des pannes d'électricité, comme sur demande.

Quel plaisir, que de rires, nous avons passé une soirée magnifique, il m'ont fait veiller jusqu'à 11h00, moi qui devais être au bureau pour 9h00 le lendemain !

Ces moments sont pour moi, de belles joies, certains de ces jeunes je les connaît depuis qu'ils ont 5 ans... Je les aime. Ils font partie de cette source qui me fait oublier les moments difficiles, oublier les douleurs, et croire en des jours meilleurs !

Regardez ces visages, ils sont imprégnés dans mon coeur !

Merci mes amours, d'être dans ma vie xoxox





photo de S.T.

mercredi 1 juillet 2009

Amour



J'ai un conjoint spécial !
Je l'ai toujours dit... AVANT d'être malade j'ajoutais que je le méritais :)
C'est mon meilleur ami, un Papa merveilleux, et un homme extaordinaire !

Mais depuis la maladie, c'est encore plus concret...
Il y a deux ans, lorsque nous nous sommes rendus, pleins d'espoirs au CHUS pour une intervention au Gamma Knife, qui avait disait-on de bons résultats sur les personnes souffrant de la névralgie du trijumeau, j'étais vraiment dans un piteux état...

Tout ce que je pouvais lui répéter constamment c'était merci, merci et encore merci...

Puis, je suis tombé en faisant du lèche vitrine sur un coussin, il y avait une petite porte qui ouvrait sur un texte qui disait ce que je ne pouvais lui dire mais ce que je ressentais ce moment même. Je le partage avec vous:

En ouvrant la petite porte était écrit:


LE SENTIER DE L'AMITIÉ

La vie est un sentier rempli de détours et d'intersections.

Les rencontres heureuses y sont nombreuses, mais rares sont celles, plus précieuses, qui nous élèvent au-dessus du chemin quotidien.

Bien haut il y a ton amitié, comme une lumière qui me suit sur mon sentier.

Tantôt un ruisseau à enjamber, tantôt une falaise à contourner.

Mais peu importe car je vois toujours devant une clairière où me reposer, un espace à ton image pour respirer.

Dans l'ombrage tu me guides, et dans les plus beaux paysages c'est souvent à toi que je rends hommage.

Comme une âme soeur sur mesure, qui connaît toutes mes blessures, tu me permets d'exister sans mon armure.

Ainsi sur mon sentier, je peux ouvrir les ailes et m'envoler. (Denis Meunier)

Je lui ai fait emballer, le coussin est sur notre lit...