Mon père est un homme grand,
Un grand homme.
Un homme fier, solide, généreux,
Un homme intègre, fort,
Un homme droit,
Un mat, un pilier.
Il a marqué les gens sur son passage.
Certains ont en souvenir son humour,
Certains son immense respect,
Certains son sens des responsabilités, sa droiture,
Certains sa grandeur, de cœur et d’âme.
Les dernières années ont été difficiles pour mes parents,
Moi avec la maladie,
Et mon petit frère qui a subi une intervention chirurgicale majeure.
On dit qu’il n’y a rien de pire pour des parents,
Que de voir ses enfants malades,
Même lorsque ceux-ci sont majeurs et vaccinés.
Je leur ai causé beaucoup d’inquiétudes ces dernières années avec la maladie.
On dit, parents un jour, parents toujours.
Mais au mois d’août dernier, quand le docteur est venu nous rejoindre à l’urgence de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont de Montréal, j’étais assise sur la civière avec papa.
Il a dit à papa que le cancer s’était métastasié au cerveau,
qu’il l’opérerait d’urgence, enlèverait la tumeur,
mais que la source primaire du cancer n’était pas au cerveau.
J’ai tout de suite compris, je savais.
La douleur fut intense. C’était mon papa.
Petite fille un jour, petit fille toujours.
Mais mon père était beaucoup de choses.
Il était beau, doux, patient, mais surtout calme et sage.
La veille de l’opération, j’étais assise sur son lit,
nous étions seuls.
Papa m’a dit… Il a dit,
Être heureux, heureux de sa vie,
Heureux de la vie que maman avait eu.
Heureux et fier de la vie qu’il nous avait donnée.
Heureux d’avoir 14 petits-enfants,
Heureux de sa vie professionnelle,
Fier de ce qu’il avait accompli,
Heureux de ce qu’il avait fait pour sa communauté.
Il avait une belle vie, bien remplie,
De bonheurs, de joies, de défis relevés.
Il était heureux :
50 ans de mariage, 4 enfants, 14 petits-enfants.
Il avait eu le temps de connaître ses petits-enfants, de partager avec eux.
Il avait été comblé par la vie, il était serein.
Je ne vous dis pas que la douleur est partie,
mais ça été comme un baume sur mon cœur…
Mon papa est heureux.
Cette journée-là, il s’est installée dans mon cœur, une sérénité.
Encore une fois, mon vieux sage d’amour
avait eu les bons mots, au bon moment.
Papa avait toujours les bons mots aux bons moments.
Aujourd’hui et pour toujours, j’ai la tête et le cœur
pleins de ces mots et de ces phrases qui arrivaient toujours aux bons moments…
Bonjour Dominique,
RépondreSupprimerCe billet a tellement de valeur à mes yeux. Il nous apprend beaucoup sur la mort.
Ton papa était content de sa vie, de sa réussite personnelle et très fier de sa famille. Toutes ses petites confidences aident sûrement à accepter la mort et donne des outils pour traverser le deuil.
J'admire ta sérénité et je te remercie pour cette belle leçon de Vie.
Je t'envoie un énorme bouquet de doux et tendres petits bisous.
Ouf, ça vient me chercher. Mon grand-père était de la même race... cela fait 2 ans maintenant. il me manque toujours.
RépondreSupprimerxxxx
Chère Dom,
RépondreSupprimerquel touchant billet. "Mon papa est heureux." Il l'est et tu as eu la chance de l'entendre te le dire et ça c'est vraiment merveilleux... Et cette vie dans l'invisible et tout l'amour qui s'y rattache et se sent, tu le sentiras aussi...
Avec toute ma tendresse xxx
Il a été heureux et il vous laisse de merveilleux souvenirs. C'est ce qui nous aide à avancer dans la vie xxx
RépondreSupprimerIl était satisfait de sa vie et en te le disant il a su soulager un peu ta peine. C'est un beau témoignage très touchant.XXXX
RépondreSupprimerUn Grand Homme mon Papa !
RépondreSupprimerIl nous a donné tellement de leçon de vie, cette dernière en est une grande !
Merci à vous tous d'être là, comme toujours xoxo