« On grandit lorsqu'on est malade ou lorsqu'on souffre, lorsqu'il faut faire face à une perte douloureuse. On grandit si l'on ne se met pas la tête dans le sable, mais au contraire si l'on accepte la souffrance en essayant de la comprendre, non pas comme une malédiction, mais comme un cadeau fait dans un but précis »
Elisabeth Kübler-Ross, médecin

Pour me connaître, il faut lire, ''Entre les ligne '', juin 2009

lundi 29 juin 2009

Lire entre les lignes




Où es-tu, comment te portes-tu,
Toi que j'ai porté

Il y a 20 ans, nous avons décidé que je laisserais le travail pour m'occuper de la grande famille que nous voulions, nous avions à ce moment une petite fille de 1 an.
Nous leur donnerions tout, tout... Le meilleur, du temps et de l'amour, l'essentiel quoi.

Quelques mois plus tard est arrivé le deuxième, il est resté 15 heures...
Quel deuil... Nous avions 25 et 26 ans... Nous l'avons bercé, touché et pleuré...
Il est venu, parti, mais fera parti de nos vie et de notre famille pour toujours.
Nous avons vécu ce deuil dans une grande sérénité, entouré d'amour, de la petite et de nos parents et amis.

Un an après arrivait le troisième, Merci la Vie, en santé et beau comme un coeur, le portrait tout craché de son frère décédé.

Un ans et 1/2 après nous arrivait un autre petit miracle, un vrai petit clown, d'une douceur, d'une tendresse, d'une curiosité, quel bonheur, quelle chance.

Nous n'aurions pas la grande famille voulue, mais nous avions une belle famille, 3 beaux enfants en santé, Merci la Vie, nous en prendrons soins, ils aurons le meilleur.

Toi que j'ai tant aimé
Toi que j'ai tant bercé

Donne des nouvelles, je les attends, tous les soirs
comme ces histoires que j'ai tant racontées

Toi que j'ai tant aimé
Toi que j'ai tant bercé

Donne des nouvelles, je les attends, tous les soirs
comme ces histoires que j'ai tant racontées

Toi et moi, on a bien rit,
On a fait des conneries,
On a fait des biscuits,
Mangé des spagettis,
Coloré des macaronis,
Joué au Monopoly, au Rommoly,
En pâte à modeler on a fait des souris,
En papier mâché, construit des tipis,
On s'est tout dit, on s'est toujours compris...

Nous leur avons tout donné, lait maternel, couches de coton, purées maison, Maman à la maison et Papa heureux et relax le soir en arrivant, n'ayant comme seules pensées sa femme et ses enfants. Quelle belle vie !

Et moi, j'ai décidé au même moment de ne pas me perdre dans ce rôle de mère, je serais la meilleure Maman, la meilleure femme, la meilleure amie, je travaillerais mon couple solidement, mais je travaillerais sur moi aussi...

Donc, je me suis impliquée dans ma communauté, travaillé à mettre sur pied une Agence de Garde en Milieu Familiale, C.A. Maison de la Famille, C.A. Maison pour Femme en besoin,
puis vint les comités d'école, les conseils d'établissement, le hockey, les tournois, la balle, le soccer, etc...
J'ai fait une différence, j'étais solide, intelligente, productive, comme je l'avais toujours été, mais sous une autre forme.


Toi que j'ai tant aimé
Toi que j'ai tant bercé

Puis, ça basculé,

La maladie est arrivée, j'étais au meilleur de ma forme, j'avais perdu les vingt livres de trop après les quatre grossesses, nous étions très actifs dans la communauté...

Puis tout a basculé...
Les médicaments m'ont fait perdre toutes capacités...
Capacités mentales, organisationnels, de concentration, problèmes de vision, problèmes de peur, anxiété, etc, etc, etc, ...

J'ai dû tout laisser tomber les comités, fatigue extrême, peur, panique, anxiété...
J'ai manqué l'année de hockey du petit, moi qui n'avais jamais même manqué une pratique.
J'ai laissé mon chum et mon fils partir seuls pour des tournois hors ville, nous nous étions jamais séparés en 9 ans de hockey... Je n'étais physiquement plus capable de suivre.

Je marchais deux pieds derrière mon chum, et ce quand je sortais, car mes sorties étaient comptées, ne sachant jamais quand la prochaine crise arriverait et comment elle frapperait. Et ce sans compter les autres effets secondaires qui s'accumulaient en augmentant les médicaments pour la névralgie... Entre autre, l'estomac, les intestins...

J'étais devenue l'ombre de moi-même !

Tu t'es perdu,

L'ombre de moi-même...
Plus de sauce à spag dans le congèl, plus de soupe aux légumes, plus de soupe aux pois, plus de cretons maison, plus capable d'organiser ma maisonnée, plus de contrôle sur rien...
Plus capable de prendre aucune décision...

Perdue, totalement...


T'as pris la rue,

Je n'ai pas pris la rue, j'avais mon amour, mes enfants, mes parents, mais combien de fois me suis-je vue dans une pièce blanche de quatre murs avec rien d'autre qu'un petit frigo et de l'eau pour contrer cette maudite sécheresse causée par la médication...
Combien de fois, combien de fois, pour n'avoir rien à penser, n'avoir rien à dire, n'avoir rien à faire, qu'à dormir, dormir, dormir, dormir...

Il aurait fallu,
Te faire soigner...

Je me fais soigner, mais voilà, à ce jour, les médicaments contrôlent mieux mes douleurs, j'ai apprit à vivre avec, mais, je ne suis plus MOI, je ne suis plus la même, moi je le sais, moi je me manque, moi qui ai toujours si bien pris soins de moi...
Moi je ne me reconnaîs plus, la femme forte, si intelligente, si solide, si en contrôle.
L'ombre de moi-même...


Donne des nouvelles, je les attends, tous les soirs
comme ces histoires que j'ai tant racontées

Toi que j'ai tant aimé
Toi que j'ai tant bercé

As-tu trouvé,
Stabilité, acceptation,
Confiance, solidité,
Compréhension, libération,
Une main tendue,
Il aurait fallu...

Faudrait-il... ?
L'opération au cerveau réglerait-elle le problème ?
Je ne sais pas, je ne réussis pas à me concentrer, à analyser, à comprendre...
J'ai beau essayer de voir les pours et les contres, je ne réussis pas.
Pour l'instant on dirait que j'attends une réponse de la vie, de l'haut de là, de je ne sais qui ?
De mes trippes ! Mais rien ne vient.
Je ne sais pas, j'attends...

Donne des nouvelles, je les attends, tous les soirs
comme ces histoires que j'ai tant racontées

Toi que j'ai tant aimé
Toi que j'ai tant bercé

Quand tu trouveras,
Tu reviendras,
Je serai là...

J'espère toujours, qu'un jour, je reviendrai, pour MoI, pour mon mari, pour refaire du vélo, pour reprendre confiance en moi et refaire cette solidité qui me caractérisait, pour mes enfants pour vivre avec eux au maximum, leurs études, leurs unions, leurs enfants, pour les petit-enfants, afin de pouvoir les gâter, leur cuisiner des plats bizarres, comme disait ma fille, mais toujours bons, (en comparaison aux plats congelés qu'elle bouffait chez ses amis), pour mes parents, pour qui c'est supposé être et non le contraire...

J'espère toujours revenir...

ET je te bercerai...

J'espère toujours revenir...

Toi que j'ai tant aimé
Toi que j'ai tant bercé


JE TE BERCERAI...







photo S.T.

dimanche 21 juin 2009

Les vacances...



Les vacances arrivent...

Dans mon état, même penser à partir en vacances, c'est trop...
Je ne me vois pas préparer un voyage, une sortie, je ne réussis pas à me concentrer sur rien.

J'ai récupéré la capacité de lire dernièrement, ''La croix de Morrigan'' le Cercle Blanc.
Du divertissement, un échappetoir, ça fait du bien...

Mais des vacances, un voyage... Puis je suis tombé sur ceci...

Pour supporter, le difficile, et l'inutile
Y a l'tour de l'île, quarante-deux milles, de choses tranquilles  
Pour oublier, grande blessure, dessous l'armure 
Eté, hiver, y a l'tour de l'île, L'Ile d'Orléans... 









photo empruntée...




Je n'écris pas... j'écrirais quoi...?



Qu'il y a un mois j'ai dû augmenter encore la dose de médicament, les crises, devenues trop violentes et trop fréquentes...

On augmente le médicament X car les effets secondaires du médicament Y ne sont plus tolérables, s'il y a une chose, c'est qu'il faudrait trouver un moyen de diminuer la dose de Y.

Trois semaine de répit de crise, puis la voilà, la première, en douceur, puis la deuxième, plus violente, on repart... Les médicaments ne vous font pas Mme, disait le neurologue de Sherbrooke, vous avez essayé plusieurs combinaisons, différentes doses, votre corps s'habitue et les crises reviennent.

Faudrait penser à l'opération au cerveau...

Chaque fois je me dis que cette fois ce sera la bonne dose, on évitera l'opération, chaque fois...

Je suis épuisée par la maladie, mon corps, mes petits soldats sont épuisés, et sur toutes les petits pots de pilules que je gobe tous les jours,
on fournit la liste des effets secondaires, on cite noir sur blanc : fatigue extrème... OK, KO !

Alors il faudrait peut-être...


jeudi 18 juin 2009

Être Ivre


Il faut toujours être ivre. Tout est là:
C'est l'unique question
Pour ne pas sentir l'horrible fardeau
Du temps qui brise vos épaules
Et vous penche vers la terre.
Il faut vous ennivrer sans trève.
Mais de quoi?
De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise
Mais ennivrez-vous!

De Karla, merci


lundi 1 juin 2009

Baudelaire 19e siècle


RECUEILLEMENT

Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille.
Tu réclamais le Soir; il descend; le voici:
Une atmosphère obscure enveloppe la ville,
Aux uns portant la paix, aux autres, le souci.

Pendant que des mortels la multitude vile,
Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci,
Va cueillir des remords dans la fête servile,
Ma Douleur, donne-moi la main; viens par ici,

Loin d'eux. Vois se pencher les défuntes Années,
Sur les balcons du ciel, en robes surannées;
Surgir du fond des eaux le regret souriant;

Le Soleil moribond s'endormir sous une arche,
Et, comme un long linceul traînant à l'Orient,
Entends ma chère, entends la douce Nuit qui marche.

Merci Matante xoxox